jeudi 26 mars 2009

Frileux et Pusillanimes sont dans un bateau

C’est un fait avéré : les éditeurs ont interdit qu’Electre soit la base de référence gratuite des français. L’une des deux principales raisons de l’absence des libraires sur l’Internet réside dans cette, mauvaise, décision.
Mais la frilosité des membres du Conseil d’administration du Cercle de la librairie n’efface pas la pusillanimité des libraires. Elle ne nous exonère en rien.
La responsabilité principale est bien la nôtre.
En 1999, à Brest, se sont réunis, à l’invitation de la librairie dialogues, les responsables d’Ombres blanches, la belle librairie toulousaine, de Mollat à Bordeaux, de La Galerne au Havre, de l’Armitière à Rouen, et votre serviteur donc, c’était la première fois, pour évoquer la nécessaire création d’un portail de la librairie française.
Unanimité. Il faut. Allons-y. Sus.
Et pour évoquer aussi les moyens à mettre en œuvre pour le constituer.
Combien ? qui met quoi ? ça coûte !
Fin de l’unanimité. Débandade.
Les libraires sont comme les soldats de Vercingétorix. Hardis avant la bataille. Chacun veut prendre le commandement de la troupe. Diriger. Echafauder des plans. Construire une usine à gaz. A condition que ce soient les éditeurs qui payent.
Eh bien nous payons aujourd’hui les frais de notre inconséquence. Et de nos habitudes de mendiants. Continuellement à la remorque des éditeurs.
Dix ans après il y aura un portail de la librairie. Mais Gilles De La Porte, qui a pris son bâton de pèlerin pour rassembler, peine encore à convaincre certains, persuadés qu’ils existent par eux-mêmes, et ne savent pas qu’ils sont pot de terre.
On ne peut pas barguigner pour 20.000 euros quand on prétend avoir une place dans l’Internet et la vente des livres numériques.
Cette règle est simple : celui qui paye commande. On ne peut pas avoir voix au chapitre si on ne met pas la main à la poche. Il n’y aura pas de portail de la librairie française sans investissement financier significatif des libraires. Il n’est pas sain d’attendre l’essentiel de son financement des autres, qu’ils soient éditeurs ou pouvoirs publics.

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